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Soutien au spectacle vivant : lettre ouverte au ministre de la Culture

21/04/2020

La scène Glenmor des Vieilles Charrues / Crédits : Kergoulay (Wikipedia Commons)
La scène Glenmor des Vieilles Charrues / Crédits : Kergoulay (Wikipedia Commons)

Le milieu du spectacle vivant est plus que jamais en péril. Les reports sine die et annulations de festivals et grands événements publics se succèdent jour après jour. Les conséquences de la crise sont potentiellement cataclysmiques pour l'emploi de dizaines de milliers de personnes du secteur et à terme, pour la pérennité de la vie culturelle dans les territoires. Pour Stéphane Roudaut, il s'agit là d'un sujet primordial. Contacté par des acteurs de la filière, le maire de Gouesnou s'est fait le relais de leurs inquiétudes auprès du ministre de la Culture Franck Riester et des parlementaires du territoire.



Monsieur le Ministre,



Permettez-moi d’appeler votre attention sur les répercussions de la crise sanitaire sur le milieu culturel et en premier lieu celui du spectacle vivant, dont j’apprécie de nombreux acteurs.


Dès le 20 mars 2020, une étude de l’impact économique et social du COVID-19 sur le secteur du spectacle vivant privé en France indiquait, sur une période allant du 1er mars au 31 mai 2020, une perte probable de chiffre d’affaire cumulé de l’ordre de 590 millions d’euros, résultant de l’annulation de près de 20 000 manifestations sur le territoire national.


La situation est en passe de s’aggraver durablement suite à l’annonce, le 13 avril 2020, d’interdire, a minima jusqu’à mi-juillet, les « grands festivals et événements avec public nombreux ».


Aussi légitime et prévisible que puisse être cette décision, elle a résonné comme un coup de tonnerre chez des entrepreneurs du spectacle bien conscients qu’ils ne pourraient raisonnablement décaler leurs dates dans l’année.


Aujourd’hui, c’est toute une filière, portée dans sa grande majorité par des PME/TPE à l’équilibre économique déjà fragile car reposant essentiellement sur la billetterie, qui se trouve en péril imminent.


Dans ce prolongement, ce sont plusieurs dizaines de milliers d’emplois – artistes, techniciens, producteurs, etc. – qui sont menacés.


Dès le mois de mars, des mesures à effet immédiat ont été prises par l’État – et je tiens ici à le saluer – en direction du milieu culturel. Parallèlement, les collectivités territoriales, partenaires au quotidien des acteurs du milieu culturel, ont adopté un ensemble de dispositions volontaristes visant à atténuer autant que faire se peut les premiers effets de cette crise.


Pour la Ville de Gouesnou, la vie culturelle fait partie des priorités vitales de l’action municipale et nous avons effectué quelques annonces fortes dans notre champ de compétence : maintien du versement des cachets aux artistes, travail sur une programmation culturelle additionnelle, développement d’une aide à la coproduction.


Or, nous savons pertinemment que ces mesures bienvenues resteront insuffisantes si le long-terme n’est pas abordé avant et lors de la reprise économique.


Aussi, il m’apparaît important que vous puissiez instruire avec la plus grande bienveillance les préconisations faites par le PRODISS, syndicat national du spectacle musical et de variété, aux premiers rangs desquelles se situent l’indispensable responsabilisation des compagnies d’assurances dans leurs relations contractuelles avec les entrepreneurs et un abondement conséquent du fonds de secours mis en place par le ministère de la Culture.


Je reconnais toute la complexité engendrée par la situation actuelle mais je sais également votre attachement profond à la vitalité du spectacle vivant qui fait la richesse de nos territoires.



Vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à l’examen de ce dossier,


Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération.


Stéphane Roudaut

Maire de Gouesnou

Vice-président de Brest métropole

Conseiller régional de Bretagne

 
 
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