En revenir à la culture, c’est essentiel
- Ewena Guennoc-Monot
- 12 févr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 juin
La culture est à part, un maillon essentiel de notre société. Partout, elle irrigue, participe, soutient, développe et façonne les bourgs, les villes et métropoles.

Au fil de mes rencontres avec les compagnies, les artistes, les producteurs ou les diffuseurs, le discours est le même.
L’inquiétude se conjugue à l’urgence. Le monde culturel est en danger, fragilisé par le manque de visibilité et de ligne directrice établie dans la durée.
J’y vois une grande injustice. La culture est certes par essence liée à l’incertitude dans la création, dans la réussite, dans le succès et les rencontres avec les publics. Il y a une forme de précarité avérée, de risque présent, et c’est quelque part constitutif de sa nature propre.
Mais les crises successives sont venues fissurer encore un peu plus l’édifice. Lors de la pandémie et des confinements, le secteur culturel a été le premier à s’arrêter et le dernier à reprendre.
À la différence d’autres domaines – qui s’appuient dans des proportions importantes sur des fonds privés et du mécénat d’entreprise – la culture dépend, pour les artistes émergents et la création, de fonds et de subventions publiques.
Le contexte des finances publiques en France amène l’État et les collectivités à revoir leurs engagements. Une révision « à la hache » des participations et subventions comme la suppression ou le repli du « pass Culture » constitueraient une atteinte profonde à la création et au monde culturel.
Il n’y a pas d’amour mais que des preuves d’amour. Je reste intimement convaincu que les collectivités doivent tout faire pour maintenir voire sanctuariser leurs politiques et soutiens artistiques.
L’exception culturelle française – qu’on aime si souvent rappeler – se fonde d’abord sur la confiance et la durabilité des relations.
C’est cette même culture, ce sont les arts qui nous permettent de nous accomplir, de nous enrichir intellectuellement, de nous retrouver tout simplement. En un mot, c’est le sel de la vie. L’illustration de valeurs profondes. C’est aussi le creuset du débat où il doit y avoir un droit de plaire ou de déplaire, de heurter comme de rassurer.
La culture et les arts doivent rester un espace de liberté. Ne les laissons pas sombrer alors même que ce monde est purement en perte de repères et qu’ils y sont une forme de remède et d’antidote à leur manière.
J’aime les artistes et en suis parfois même un peu jaloux, moi qui n’ai strictement aucun talent artistique. Dans cette période, je renouvèle et appuie mon soutien et chercherai toujours à les accompagner « toujours plus et mieux encore », dans l’exercice de mes responsabilités.
Stéphane Roudaut
Maire de Gouesnou
Président de Brest’aim





