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Lettre aux Gouesnousiens

Madame, Monsieur,

Chères Gouesnousiennes, chers Gouesnousiens,


Il y a douze ans, en 2014, vous m’offriez l’honneur de ma vie. Vous m’élisiez maire de Gouesnou et me confiiez, avec mon équipe, les clés de notre politique municipale. Je n’avais alors que 36 ans.


Aujourd’hui, avant que cette information ne vous parvienne par la presse, je tenais à vous l’annoncer directement : je ne serai pas candidat aux prochaines élections municipales à Gouesnou.


Cette décision, mûrement réfléchie, s’inscrit dans la poursuite de nouveaux projets, tant personnels que professionnels et politiques. La vie publique, je l’ai toujours vécue avec passion, en acceptant ses contraintes comme ses exigences. Mais la vie est aussi faite de choix, et le mien est de ne pas solliciter un nouveau mandat. 


J’espère que vous le respecterez, et que vous le comprendrez.


Dès le 29 mars 2014, j’ai toujours eu à cœur de vous représenter avec détermination, respect et le sens des responsabilités. J’ai toujours cherché à être le maire de tous les Gouesnousiens. Un mandat de six ans est un contrat de confiance, je l’honorerai jusqu’à son dernier jour… et même un peu plus, car je ne serai jamais très loin.


Douze années, c’est aussi le temps des politiques affirmées, concrètes et porteuses de résultats.


Deux objectifs majeurs ont guidé mon action :


  1. Instaurer un débat apaisé, porteur de valeurs, fondé sur la vie réelle et les projets concrets au sein du conseil municipal, où chaque sensibilité est respectée. Je conviens que cela n’est pas toujours évident, mais il est finalement pas si courant de voir dans une commune 98 % des délibérations votées à l’unanimité. Je dois cet esprit de responsabilité voire de concorde à mon équipe comme à celle de la minorité municipale, qui n’a jamais été dans l’obstruction, mais une force de proposition. Je remercie ici l’ensemble des élus des deux mandats.


  1. Poursuivre et adapter les politiques publiques aux changements démographiques comme à l’évolution des besoins des habitants. Gouesnou rajeunit autant qu’elle vieillit. Cela peut paraître paradoxal, mais plus qu’ailleurs, elle accueille de nouvelles familles tout en observant une hausse du nombre d’aînés.


Sur le plan des investissements, le premier mandat a vu 9 M€ engagés, tandis que le second a dépassé les 25 M€, dont près de la moitié pour la nouvelle école Isabelle-Autissier. Chaque projet — du Crann à l’espace Kerloïs, en passant par le skate-park, l’église ou la Maison Simone-Veil — est né d’une méthode exigeante : écoute des besoins, concertation avec les usagers, les associations et les clubs, puis définition collective des cahiers des charges. Cette approche, bien que chronophage, a permis à chacun de contribuer et de s’enrichir mutuellement. 


Je retiens également les avancées en matière de sécurité, les politiques culturelles bien installées qui détonnent dans le paysage. Je retiens aussi les initiatives en matière d’éducation, de solidarité, d’inclusion et d’égalité femmes-hommes, ainsi que notre accaparement total des transitions environnementales, énergétiques et sociales.


Nous n’avons connu ni échec ni clash, seulement des retards et des frustrations, inévitables dans l’action publique. C’est cela la proximité, écouter les aspirations comme les insatisfactions, rester ouvert et sensible. Cette méthode, si elle était plus largement partagée en France, rendrait sans doute notre société un peu meilleure.


La « mairie », ti-kêr en breton, maison de toutes et tous, fonctionne aujourd’hui avec fluidité et professionnalisme, grâce à ses 75 agents qui, pendant douze ans, m’ont soutenu, inspiré et accompagné vers la réussite de nos politiques municipales. Gouesnou est toujours perçue comme une commune dynamique, innovante et entreprenante — une ville qui a tout d’une grande.


Être maire est assurément le plus beau des mandats. Il est certes éprouvant, éreintant, car il expose à la critique, comme parfois, à l’agressivité déplacée. Il est le plus difficile lorsqu’il s’agit d’annoncer les mauvaises nouvelles. Mais il est également le plus gratifiant lorsque vous recevez une marque de reconnaissance : un coup de klaxon, une poignée de main, un regard complice, ou lors d’un échange furtif, la fierté exprimée à tout âge d’être Gouesnousien. 


Je ne serai jamais bien loin et resterai à la disposition de la future équipe, tout en respectant cette place qui sera à l’avenir la mienne : celle d’ancien maire de Gouesnou. D’ici là, je prépare activement les conditions pour que le prochain mandat s’ouvre sur des projets palpitants et déterminants pour Gouesnou.


Je ne pourrai jamais assez remercier celles et ceux qui, à mes côtés, ont fait œuvre commune pour Gouesnou : l’ensemble des élus qui ont siégé durant ces deux mandats, les agents municipaux, les associations, les bénévoles, les acteurs de la vie économique. 


Et vous bien sûr, chers habitants, pour votre confiance, votre soutien, vos idées, et parfois vos critiques qui m’ont permis d’avancer comme de faire le nécessaire pas de côté. Celui qui donne du relief et de la profondeur aux choses et aux idées.


Assurément, vivre à Gouesnou est une formidable raison d’être heureux.


Stéphane Roudaut

 
 
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