"On veut du beau, du vert, de l'écolo, du concret !"
- Ewena Guennoc-Monot
- 10 janv. 2020
- 3 min de lecture
10/01/2020

Suite à la publication par l'INSEE des chiffres 2020 de la population, Stéphane Roudaut a répondu aux questions du quotidien Ouest-France. Le maire de Gouesnou revient sur cette nouvelle hausse du nombre d'habitants et rappelle les fondamentaux de la politique municipale menée depuis le début du mandat. Retrouvez ici l'intégralité de son interview.
Quelle est votre réaction sur l’évolution de la population ?
C’est une double satisfaction ! Gouesnou connaît d’une part une 3e année consécutive d’augmentation de sa population. Et d’autre part, il s’agit d’une progression maîtrisée, assumée, et non d’un phénomène incontrôlé. Nous sommes aujourd’hui 6 246 Gouesnousiens, même si nous sommes encore loin des 6 500 habitants de 2011. Pour autant, nous ne disputons pas un concours entre communes, à savoir celle qui construit le plus pour accueillir le plus grand nombre ! Je ne m’y inscris pas tout du moins.
Je veux être clair sur ce point. Notre politique d’urbanisme et de logement vise avant tout à accueillir dans les meilleures conditions des ménages et des personnes de différents profils : jeunes couples, familles avec enfants, seniors, personnes en situation de handicap, etc. Ce qui compte vraiment, c’est d’être en capacité d’accueillir cette nouvelle population en préservant nos équilibres municipaux, en termes d’équipements et de services, et en privilégiant la qualité de vie, pour chacun.
Quels sont vos projets en matière de logements et de services publics qui pourraient attirer de nouveaux ménages ?
Au-delà de l’inventaire des projets en cours sur le territoire de la commune, c’est une politique cohérente qui est menée. A Gouesnou, nous accompagnons les porteurs de projets qualitatifs, que ce soit en cœur de bourg, ou en extension urbaine, via la création de lotissements. Il faut comprendre – et le faire accepter parfois – que les règles d’urbanisme ont changé, et que les aspirations également ont évolué. Le temps des terrains à construire de 2 000 m² est révolu, sous le triple effet de la raréfaction du foncier, du coût du mètre carré, et, enfin donc, de nouvelles aspirations des foyers, qui ne souhaitent plus s’établir sur de grandes superficies à entretenir.
Aujourd’hui, notre préoccupation reste le rayonnement du centre-ville. Je crois pouvoir dire qu’il n’existe pas d’autres bourgs comme celui de Gouesnou ! Et donc, afin de préserver ce cœur de ville, il faut travailler en renouvellement urbain, avec toujours une exigence d’intégration architecturale, environnementale et paysagère. Comme j’ai coutume de le dire, on veut du vrai, on veut du beau, du vert, de l’esthétique, de l’écolo, du concret… On veut tout ! Cela ne coûte pas plus cher, et surtout, cela se vend. Il n’y a pas de modèle unique donc, mais une recherche permanente de structuration, afin de trouver un équilibre entre propriétaires et locataires. C’est également une stratégie, qui identifie le bourg comme un lieu de vie, en intégrant les problématiques de déplacements, d’accessibilité, de développement durable. Une commune qui néglige ces aspects s’exposera tôt ou tard à une dépression démographique.
Et votre objectif de population envisageable à 10 ans ?
Au risque de me répéter, il ne s’agit pas d’un concours ! C’est un jeu extrêmement dangereux, et je ne comprends pas les élus qui cherchent à gagner des habitants le plus rapidement possible. Je conçois parfaitement que l’on veuille grandir, mais le risque est grand de venir dénaturer la sociologie de la population, l’identité de la commune. En outre, tôt ou tard, l’offre en matière d’équipements, de services périscolaires, ne suit plus. Et dans 10/15 ans, ces mêmes qui ont subi ou prôné une croissance effrénée verront leur population décliner, et à côté, des fermetures de classes, de commerces.
Il n’y a donc pas d’objectif, si ce n’est celui de récupérer la population perdue ces dernières années – ce qui représentait au plus fort un manque à gagner annuel de 300 000 € –, de mettre en adéquation notre offre de services et d’équipement avec les besoins des nouveaux habitants et enfin, de progresser de façon douce.





