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Plan de relance, où es-tu ?

20/07/2021

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Doté de 100 milliards d'euros, le plan "France Relance" doit permettre de réamorcer l'économie nationale et comporte un volet territorial destiné à relancer l'investissement des collectivités locales. Pour autant, ces dernières sont confrontées à la complexité des procédures et la surabondance d'appels à projets dont une grande part ne correspond pas aux attentes réelles des territoires. Découvrez la version intégrale de la tribune du groupe des élus métropolitains du GICA, rédigée par Stéphane Roudaut, et parue dans le n°238 du magazine Sillage.



À grand renfort d’annonces et de visites de ministres aux six coins de l’hexagone, le plan de relance et ses 100 milliards d’euros sonnants et trébuchants serait l’antidote – ou le vaccin – contre les répercussions économiques et sociales de la crise mondiale que nous traversons.



Pour autant, vu de notre fenêtre d’élus locaux, au près du terrain, la réalité est bien plus nuancée. Des avis d’appel à projets apparaissent sporadiquement, parfois quotidiennement, qui concernent des thématiques bien précises, et trop souvent en décalage avec les attentes des communes et de la métropole. Dans ce maquis administratif et technocratique, c’est à se demander si l’intention ne serait pas plutôt de décourager les maires et présidents d’intercommunalités.



À croire que les projets portés par nos collectivités seraient déconnectés de la réalité, hors-sol… Quoi de plus concret pourtant que la construction d’une école, la rénovation d’un gymnase ou d’une salle de spectacle ! Mais ces dossiers passent encore aujourd’hui trop souvent entre les mailles du filet du plan de relance. Très faibles sont les crédits validés, comme si les milliards promis par le Gouvernement avaient été comptés plusieurs fois.



Et pourtant, il y a urgence à relancer nos projets – communaux et métropolitains – après plus d’une année à l’arrêt. On ne le rappellera jamais assez, 70 % de l’investissement public est porté par le bloc communal. Cet investissement, il fait vivre les entreprises du territoire qui candidatent pour les marchés publics. Il fait vivre les commerces et services des communes. Il fait vivre les familles, nos familles. Or, une collectivité qui investit moins, car elle ne peut plus le faire, c’est une collectivité qui périclite, perd ses entreprises, voit partir ses habitants, et meurt à petit feu.



L’idée n’est pas de pleurer avant d’avoir mal, mais d’interroger le lecteur, l’administré, l’usager, le contribuable – souvent la même personne – sur la légitimité des projets d’investissement portés et à porter par nos collectivités, alors que les aides de l’État peinent à venir. Et nous nous interrogeons aussi pour l’après, le lendemain, lorsque les plans d’aides auront expiré, comme les prêts garantis, le chômage partiel. Et que viendra le temps peut-être d’un nouveau tour de vis pour les collectivités, afin de rembourser cet « argent magique » dont nous espérons voir ne serait-ce qu’un peu la couleur.



Mais point de fatalisme pour autant. Brest métropole et nos huit communes ont les reins solides. Elles sont prêtes à affronter la tempête. Elles se parent au mieux contre toute éventualité et plus encore, elles se projettent, sans résignation, avec optimisme. Un optimisme de rigueur.


Les élus du GICA issus des majorités municipales de Bohars, Gouesnou, Guilers, Guipavas, Plougastel et Plouzané



 
 
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